« C’est un peu dispendieux… C’est assez coûteux… ouf, c’est cher! »


J’ai même entendu des « c’est exagéré! ». Je comprends. Si vous n’avez jamais embauché un photographe professionnel, l’annonce de ses tarifs pourrait vraiment vous surprendre. Et si vous êtes à magasiner celui-ci, vous vous demandez peut-être pourquoi il y a une si grande différence entre les prix ?


Afin de mieux vous éclairer, voici donc ma réflexion à ce sujet.


Je n’entrerai pas dans l’argumentaire des frais d’exploitation. Je pense que c’est facile de comprendre que les dépenses d’un propriétaire d’entreprise justifient une partie des tarifs établis.  Je vais plutôt vous parler de la valeur de la photographie.


Avec l’avènement des téléphones cellulaires, on prend beaucoup plus de photos et on ne pense plus à la valeur d’une photographie. On consomme la photo un peu comme du fast food. Une visite au zoo ? On dégaine le téléphone, on clique, on range et on oublie. Parmi les centaines et les centaines de photos qu’on a prises, combien seront développées? Probablement aucune. Parce qu’elles sont de mauvaises qualités, parce que vous avez un double menton et honnêtement, qui veut d’une girafe du zoo de Granby sur son mur? Ton enfant, ok. Mais une girafe… Bref, une bonne partie de ces photos seront oubliées, détruites ou perdues dans les mises à jour de votre cellulaire. C’est la triste réalité et je n’y échappe pas vraiment. Peu d’élues auront le droit d’être sauvegardées dans mon iCloud.


En Amérique, l’adage « plus pour mon argent » fait souvent office de loi. Ce n’est pas mauvais en soi. Nous travaillons fort, nous aimons dépenser le fruit de ces efforts de manière intelligente et rentable : « beau, bon, pas cher ». Mais avez-vous déjà réfléchis à la valeur d’un seul souvenir?


Ma belle-mère que j’adore est atteinte d’Alzheimer. Je trouve que c’est une des maladies les plus injustes qui soit. Quand on est âgé, ce qu’il nous reste, ce sont nos souvenirs. Ce que l’on transmet à la future génération, c’est une sagesse qui provient de ces mêmes souvenirs. Et ma belle-mère en sera de plus en plus privé jusqu’à ce que ceux-ci disparaissent complètement. Elle ne pourra donc plus parler de sa vie, de qui elle a été, d’où elle vient et comment elle est arrivée là. Ce qui lui restera à transmettre à ses petits-enfants (mes filles) sera de vieux albums qu’elle aura conservés précieusement. Avec, à l’intérieur, son propre baptême, son mariage avec l’homme qu’elle a aimé pendant 50 ans, la naissance de chacun de ses bébés et les nombreuses étapes de sa vie et de celle de son fils, le père de mes enfants. La photographie, c’est une des rares choses que l’on conserve toute notre vie. Qui jette volontairement les photos de ses enfants? Ce sont des souvenirs que nous chérissons toutes notre vie et que nous allons transmettre à la génération suivante. Pour que si, un jour nous ne puissions plus raconter notre parcours, ils puissent apprendre à nous connaitre à travers ces photographies. Car c’est aussi une partie de leur histoire, d’une certaine façon. Qui n’a jamais entendu « oh, comme il ressemble à son grand-père! » ? Rien n’est plus fascinant que de découvrir les traits de la génération précédente et de contempler les lègues physiques qu’ils ont pu nous transmettre. De même qu’il est rigolo et captivant de revoir les anciennes modes, la façon dont vivait les gens à une certaine époque et ce qui a perduré à travers les années.


Alors maintenant, dites-moi combien ça vaut des souvenirs et un héritage? Ça reste à vous de le déterminer. Mais avant de réserver chez n’importe quel photographe, prenez en considération que ces souvenirs vous survivront et que dépenser 200$ chez un photographe à bas prix pour des photos ordinaires (j’imagine que parmi les 100 offertes, il y en aura au moins une que vous aimerez vraiment), ça reste une bien plus grosse somme que de dépenser 1000$ pour des photos que vous adorerez et que vous serez fier d’afficher sur vos murs. Finalement, le beau, bon, pas cher, ne respecte pas toujours l’équation habituelle.